Et si la pêche récréative au Québec contribuait à la surpêche dans les océans ? - Capsule DAQ N° 71

Et si la pêche récréative au Québec contribuait à la surpêche dans les océans ? - Capsule DAQ N° 71

Au Québec, il arrive que la pêche récréative dépasse le rythme auquel les poissons se reproduisent.

Pour permettre à l’activité d’exister, on doit dans bien des cas ensemencer les plans d’eau, c’est-à-dire qu’on y apporte des poissons qui proviennent d’élevages afin qu’ils y soient pêchés.

 

Actuellement, 58 % du volume des poissons élevés au Québec est destiné au marché de l’ensemencement⟮1⟯, et donc ultimement, de la pêche récréative. C’est donc dire que la demande des pêcheurs l’emporte souvent sur le nombre de poissons présents dans un lac ou un cours d’eau.

 

 

Aussi, la nourriture de ces poissons d’élevage est en partie constituée de poissons sauvages pêchés dans les océans. En effet, entre 11 % ⟮2⟯ et 40% ⟮3⟯ des poissons pêchés océan sont transformés en nourriture pour êtres animaux d’élevage, la plus grande partie de ceux-ci étant des poissons.

 

Autrement dit, la pêche d’un poisson dans un lac du Québec repose en partie sur l’élevage de poissons, qui lui-même repose en partie sur la surpêche en océan.

 

⟮1⟯ Portrait-diagnostic sectoriel sur l’aquaculture en eau douce au Québec
⟮2⟯ How much feed for aquaculture comes from fish?
⟮3⟯ Can Seafood be Sustainable? Captain Paul Watson of Sea Shepherd on How to Save the Oceans … and Our Species

 


Cette capsule est rédigée par Mme Véronique Armstrong, responsable environnement pour le DAQ, et a pour objet de contribuer à la Journée mondiale pour la fin de la pêche.

 

Mme Armstrong provient du milieu de l’environnement, elle détient une maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke et a travaillé dans le domaine pendant plusieurs années.

 

Désirant avancer ses pensées en éthique, elle poursuit des études doctorales en philosophie à l’Université de Montréal sous la codirection de Christine Tappolet et de Valéry Giroux. Elle s’intéresse à la convergence entre les torts causés aux êtres animaux et ceux causés à l’environnement, à différentes théories de la considération morale en éthique animale et en éthique environnementale et aux avantages d’une perspective sentientiste en éthique de l’environnement.