CAPTIVITÉ, SPECTACLES, ARGENT ET LES ÊTRES ANIMAUX – CAPSULE DAQ N° 52

CAPTIVITÉ, SPECTACLES, ARGENT ET LES ÊTRES ANIMAUX – CAPSULE DAQ N° 52

Il y a 100 ans, à Londres, le premier zoo de la planète ouvrait ses portes. Depuis, on a constaté une certaine évolution des mentalités dans les rapports entre les êtres humains et les êtres animaux dans l’industrie du divertissement.

La captivité à des fins de divertissement a été largement critiquée ces dernières années, car en plus d’alimenter la conception voulant que les êtres humains soient supérieurs aux êtres animaux, elle viole les droits à la liberté et les besoins essentiels d’êtres sensibles. La négligence, la maltraitance et la cruauté animale à l’origine des accusations criminelles portées en mai 2019 contre le propriétaire du Zoo de Saint-Édouard, en Mauricie, sont un exemple du traitement réservé aux êtres tenus captifs dans ce genre de lieux. Les victimes, qui vivaient dans des conditions qui ne respectaient pas leurs besoins essentiels, ont depuis été déplacées vers des refuges et des sanctuaires qui ont les compétences pour prendre soin d’eux adéquatement.

Au Québec, nous remarquons l’émergence d’une prise de conscience collective quant à l’importance du bien-être et de la sécurité des êtres animaux et à la condamnation de leur exploitation par l’industrie du divertissement. À titre d’exemple, en mai 2017, Me Alain Roy, professeur en droit à l’Université de Montréal, a présenté une demande d’injonction contre la tenue de rodéos lors des festivités du 375e anniversaire de la Ville de Montréal et à St-Tite. Cette intervention s’est appuyée sur les dispositions de la Loi BÊSA, qui crée des obligations afin d’assurer le bien-être et la sécurité de l’être animal. À l’époque, environ 22 300 personnes avaient signé une pétition demandant l’annulation des rodéos.

Toujours à Montréal, l’utilisation de chevaux pour tirer les calèches sera interdit à compter du 1er janvier 2020. L’administration de Valérie Plante, mairesse de Montréal, a mené une étude sur cette industrie, actuellement composée d’une cinquantaine de chevaux, puis décrété son interdiction. Cette décision fait suite aux incidents qui ont eu lieu durant les dernières années : chevaux effondrés dans les rues durant les journées de canicule, collisions avec des voitures, nombreux constats de mauvais traitements et de piètres conditions de vie à l’écurie. Afin d’assurer le bien-être et la sécurité des chevaux et d’encourager leur adoption — plutôt que leur mise à mort dans des abattoirs — la ville offrira des dédommagements aux cochers et les aidera à se trouver un nouvel emploi.

À l’échelle nationale, le Code criminel a été modifié afin d’interdire la captivité des baleines, des dauphins et autres cétacés au Canada. La loi condamne les propriétaires et les gardiens de cétacés en captivité ainsi que les personnes qui forcent de quelque façon que ce soit leur reproduction. Seuls les parcs aquatiques déjà existants pourront garder leurs cétacés sans toutefois pouvoir les utiliser à des fins d’élevage. En plus, la loi condamne l’usage de ces êtres aquatiques à des fins de spectacle et de divertissement. Quiconque commettra une infraction de ce type sera passible d’une amende maximale de 200 000$.

Cette disposition a été arrêtée quelques années après la parution du populaire documentaire Blackfish, qui met en évidence l’intelligence et la sensibilité particulière des orques. Le film condamne notamment la captivité dans les parcs aquatiques — comme SeaWorld — de ces êtres doués d’une très grande intelligence émotionnelle, la négligence quant aux soins qu’on leur procure, leurs conditions de vie inadéquates qui ne comblent pas leurs besoins essentiels et leur exploitation à des fins de spectacle et de divertissement. De plus, il démontre la cruauté, les abus et la maltraitance derrière ce type de pratique. La captivité et les spectacles entraînent chez les cétacés des répercussions négatives d’ordres physique, physiologique et comportemental.

Il est aujourd’hui clair que le bien-être et la sécurité des êtres animaux sont une préoccupation sociétale. Vous pouvez contribuer à améliorer la cause animale en donnant simplement un coup de fil ou en envoyant un courriel aux personnes en autorité. Un signalement venant du public est à l’origine de l’enquête criminelle qui s’est déroulée au Zoo de Saint-Édouard. Si vous êtes témoin de négligence, de maltraitance ou de cruauté à l’égard d’un être animal, communiquez avec le MAPAQ en téléphonant au 1 844 ANIMAUX (264-6289). C’est gratuit et confidentiel.

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LES ÊTRES ANIMAUX ET LE DIVERTISSEMENT AU QUÉBEC – CAPSULE DAQ N° 23