SOUFFRANCES ATROCES ET AGONIES … LES AUTORITÉS SONT-ELLES DEVENUES SI INSENSIBLES ?
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Depuis 2015, ce sont plus d’un demi-million d’êtres animaux d’élevage qui sont morts brûlés vifs au Québec. Le réalisez-vous, chers lecteurs ? Plus de 500 000 êtres sensibles qui ressentent la peur et la douleur ont péri d’une manière atroce 1 .
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Au moment de la rédaction du présent article, qui se veut une prise de position du DAQ (Communauté Droit animalier Québec) contre l’inaction des autorités, les médias rapportaient que « 145 vaches perdaient la vie dans un incendie d’une ferme de la Baie ». 2 Notez qu’en 2010, cette même ferme avait été la proie des flammes entraînant ainsi 120 vaches dans une horrible fin.
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À peine deux semaines suivant cet évènement, une porcherie située en Estrie a également été détruite par un incendie : 1 160 porcs brûlés vifs ! 3 Avons-nous été étonnés ? Malheureusement, pas du tout, car…
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L’histoire ne fait que se répéter … et se répéter !
Chaque semaine, en moyenne, au Québec, quatre bâtiments agricoles sont la proie des flammes. 4
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Des vaches, des poules, des chevaux, des porcs, tous ces êtres dotés d’une sensibilité, entassés et piégés dans les flammes subissent une souffrance atroce avant d’être asphyxiés par la fumée ou brûlés vifs. Des scènes crève-cœur à la limite du supportable.
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Pourtant, il existe des solutions et ces solutions, en grande partie, sont entre les mains des autorités. Des autorités qui, de toute évidence, sont insensibles et qui se lancent la balle, préférant opter pour des vœux pieux plutôt que de se donner les moyens afin d’imposer aux producteurs agricoles des obligations légales en matière de prévention ainsi que de les soutenir par un programme financier, à ceux qui devraient y recourir.
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Peu de normes de protection destinées à la protection des êtres animaux d’élevage
Aussi invraisemblable que cela puisse vous paraître, il existe peu de normes obligatoires par rapport à la prévention d’incendie pour les bâtiments agricoles qui abritent des êtres animaux de la ferme.
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Généralement, ni la Loi sur la sécurité incendie du Québec, ni le Code sur le bâtiment du Québec (et son Code de construction et Code de sécurité), ne prévoient de normes obligatoires pour les bâtiments agricoles et les fermes, aussi minimes que l’installation de détecteurs de fumées, de détecteurs de chaleurs reliés au service d’urgence, de règles d’entreposage pour les produits inflammables, d’un plan d’évacuation …, dénonce Me Sophie Gaillard, directrice par intérim de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal (SPCA de Montréal). 5
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« Pourtant, le ministère de la Sécurité publique reconnaît que les bâtiments agricoles sont classés dans la catégorie des bâtiments à haut risque d’incendie », s’indigne Jean-Jacques Kona-Boun, médecin vétérinaire.
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Image : Jo-Anne McArthur / We Animals Media
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Manque de leadership, vœux pieux, et piètre performance !
Face à l’impassibilité du gouvernement, une pétition avait été déposée à l’Assemblée nationale le 9 juin 2020 6 afin d’imposer des obligations en matière de prévention des incendies dans les établissements abritant des êtres animaux d’élevage. Le ministre, André Lamontagne, s’est tout de même donné la peine de répondre par une lettre. 7 « Mais une lettre contenant beaucoup de mots qui se voulaient rassurants, mais peu d’engagements concrets pour remédier sérieusement à cette situation catastrophique » déplore le médecin vétérinaire, Dr Kona-Boun.
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Position du MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries, et de l’Alimentation)
En résumé, le ministre du MAPAQ, soit l’organisme qui, en raison de sa mission, est responsable de l’administration pénale de la Loi sur le bien-être et la sécurité des animaux (Loi BÊSA), justifie son inaction par le fait que ce sont les municipalités locales qui déterminent les critères en matière de prévention d’incendies.
Toutefois, « rassure » le ministre André Lamontagne, le MAPAQ, continue son travail de sensibilisation auprès des intervenants et de l’industrie, notamment par le biais d’un site internet 8 et d’un Comité sur la prévention des incendies dans le secteur agricole créé en 2017.
Jo-Anne McArthur / We Animals Media
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Prise de position de l’UPA
Et qu’en est-il de la prise de position de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
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Bien, ce n’est guère plus rassurant. Jugez par vous-même !
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Dans une entrevue télévisée au mois d’août 2022, 9 le premier vice-président et responsable du dossier santé-sécurité animale à l’UPA précise que d’année en année, il y a des améliorations. Notez que l’UPA participe au comité sur la prévention des incendies dans le secteur agricole (le même que celui chapeauté par le MAPAQ) afin d’améliorer les conditions des établissements agricoles en cette matière.
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Voilà la prise de position du ministre responsable de l’application pénale de la Loi BÊSA, ainsi que du Vice-président – dossier santé/sécurité animale de l’UPA.
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Force est de constater, qu’en ne prenant pas une position claire sur l’importance d’imposer des normes minimales en matière de prévention d’incendie, ces deux organismes, dont l’une représente le gouvernement et l’autre les producteurs agricoles, démontrent leur manque de résultats pour respecter l’intention du législateur, qui, en 2015, a modifié le Code civil du Québec et a adopté la Loi BÊSA afin de reconnaître que l’être animal est d’abord un ÊTRE sensible.
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Comment expliquer le manque de résultats de notre gouvernement à tolérer cette horrible souffrance que vivent ces êtres qui ressentent la douleur, la détresse et la peur ? « Au Québec, ils sont plus de 500 000 êtres, à avoir été brûlé vif, un chiffre très sous- estimateur de la réalité et n’ayant été calculé que depuis 2015 », soutient le Dr Jean-Jacques Kona-Boun.
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Pourtant, le législateur ne parle pas pour ne rien dire !
C’est un principe juridique de base. Le législateur ne parle pas pour ne rien dire.
Lorsque d’entrée de jeu, le législateur prend la peine de préciser dans le libellé de la Loi BÊSA, que l’État a l’obligation de mettre en place un régime juridique et administratif efficace afin de s’assurer du bien-être et de la sécurité de l’animal (le souligné et le gras sont de l’auteure), les autorités ne peuvent se contenter d’étudier et consulter pendant des années, sans sauver des vies.
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COMMENT POUVEZ-VOUS AIDER ?
Nous vous invitons, chers lecteurs, à signer la pétition intitulée : « Protégez les animaux de fermes du Québec contre les incendies ». Car même si ces êtres sensibles seront un jour exécutés pour la consommation de viande, ils ne méritent pas de souffrir.
[1] Canadiens pour un traitement éthique des animaux de ferme
[2] 145 vaches périssent dans un incendie de ferme à La Baie, La Voix de l’Est, 14 août 2023
[3] Près de 1200 porcs périssent dans un incendie à Roxton Pond, La Tribune, 1er septembre 2023
[4] La fréquence de quatre incendies de bâtiments agricoles par semaine (au Québec) a été obtenue, pour la décennie 2010-2020, grâce à des demandes d’accès à l’information au fil des années ainsi qu’à des documents officiels et publics du ministère de la Sécurité publique. Par ailleurs, le chiffre de 500 000 est sous-estimateur du bilan réel du nombre de victimes.
[5]« Un véritable fléau »: des milliers de bêtes périssent chaque année au Québec, TVA Nouvelles, 16 août 2022
[6] Pétition : Amélioration de la sécurité des animaux d’élevage et des installations agricoles
[7] Réponse du ministre André Lamontagne
[8] Québec – Agriculture, environnement et ressources naturelles_Sécurité en cas d’incendie à la ferme et prévention